Le congrès du Parti Ouvrier à St Étienne en 1882

Le VI ème congrès du Parti Ouvrier se tient du 25 septembre au 1er octobre 1882 à Saint-Étienne. Il consacre la rupture entre "guesdistes" et "possibilistes" sous l’œil railleur des anarchistes... Toussaint Bordat, libertaire lyonnais défend seul, les actions de la Bande noire en séance publique. La Bande noire dont l'ombre plane sur le congrès, en l'absence,  pour cause d'arrestations, des délégués de Saône-et-Loire.


C'est donc à Saint-Étienne, ville ouvrière s'il en est, que ce congrès débute le 25 septembre 1882.

Coincé entre l'émeute du 15 août et le début du procès le 18 octobre, en pleine crise interne entre partisans de Jules Guesde et les « possibilistes »1 qui dirigent le parti (Brousse, Malon...), le calendrier n'est pas des plus favorables. Malon écrit à Dumay le 23 août à propos du congrès qu'il ne « demanderait pas mieux que de le retarder mais [que] la coalition anarchiste-guesdiste ne le permettra pas »...

Les délégués de Saône-et-Loire ne pouvant s'y rendre suite aux arrestations après l'émeute du 15 août 1882, il fallait récupérer leurs mandats. Pour ce faire, Benoit Malon a donné à Dumay 3 noms de délégués stéphanois pour « porter les mandats » de la fédération de Saône-et-Loire. C'est que pour les « possibilistes », la grande affaire va être d'éliminer les guesdistes durant ce congrès et les additions de mandats favorables à la ligne majoritaire sont un enjeu de taille pour y parvenir.

Les anarchistes quant à eux seront présents par la voix de Toussaint Bordat2 lors des séances publiques mais ne participeront pas aux séances de règlement de comptes privées. La « coalition anarchiste-guesdiste » que redoute Malon n'est donc qu'un fantasme. En effet, avec d'un côté la radicalisation du journal lyonnais Le Droit Social devenu Étendard Révolutionnaire et de l'autre la dérive électoraliste du Parti Ouvrier, les distances étaient déjà prises et les anarchistes vont donc compter les points entre les deux tendances qui se disputent maintenant la tête du Parti Ouvrier à ce congrès.

 

 Embrouilles sur les mandats

"Tout fut organisé pour que M. Guesde ne trouvât en face de lui, à Saint-Étienne, que des accusateurs. Le mode de votation fut changé, il fut décidé qu'on voterait par groupe représenté au lieu de voter par délégué, comme l'usage s'en était établi dans les Congrès précédents, et on fît «une chasse écœurante aux mandats. (...) C'est ce qui fut fait par le parti de M. Brousse lors du congrès de Saint-Étienne. Comme M. Brousse était à la tête du Parti, qu'il dirigeait le Comité national, ses moyens d'action étaient extrêmement puissants, tandis que les guesdistes n'avaient de relations qu'avec quelques villes de province. ». 3

Pour réduire les guesdistes-marxistes à la portion congrue, la majorité « possibiliste » du parti n'a donc pas ménagé ses efforts. Malon avait déjà envoyé Dumay à Saint Étienne en mai 1882 en mission « officieuse » auprès des chambres syndicales non adhérentes au parti pour les amener à y adhérer...4 et faire des mandats en plus, Dumay devant prendre appuis sur des adhérents proches de la ligne majoritaires et dont Malon lui a donné la liste.

Le journal Le Petit Stéphanois qui suit de près les travaux du congrès donne dans son édition du 28 septembre la liste des délégués et les mandats qu'ils portent. C'est le citoyen Jullien, désigné par Malon à Dumay comme « la fine crème des plus intelligents » qui représente les chambres syndicales de Montceau-les-Mines. Entre-autres ! En effet Jullien représente aussi pour la Saône-et-Loire les chambres syndicales de Gueugnon, d'Épinac et en bonus la « jeunesse prolétarienne de Saint Étienne »...

C'est donc un partisan de la ligne majoritaire « possibiliste » qui porte les mandats des mineurs montcelliens révoltés ! Un comble pour les 22 montcelliens embastillés à la prison de Chalon/Saône pour être passé aux exercices pratiques (sans compter le 23ème, Antoine Bonnot, fidèle de Dumay)... Les a-t-on consultés sur le sujet ? On peut largement en douter. On objectera que si les chambres syndicales n'avaient pas été « désorganisées » par la répression qui suivit l'émeute, les mineurs auraient pu mieux préparer ce congrès et mandater qui ils voulaient ! Certes, mais ce serait oublier un fait important : À ce congrès de Saint Étienne le vote se fait par mandats de groupes, et non par adhérents. Si Dumay, Bonnot, Vitteau avaient été présents (n'en doutons pas ça aurait été eux les délégués...), ils auraient porté les mandats de leur groupe et au mieux, l'avis majoritaire de ce groupe5. L'avis des plus radicaux auraient été ainsi « passé à l'as... ».

 En tous cas l'embrouille sur les mndats ne va pas sans quelques réticences. Le Petit Stéphanois du 26 septembre signale que leur vérification « n'aurait pas été sans quelque querelle ou même voie de fait ». Bref, ça chauffe déjà dès l'ouverture !

 

Le clash avec les guesdistes

L’antagonisme ne date pas de ce congrès. Les tensions sont montées crescendo durant l'année 1882 entre marxistes et « possibilistes » avec pour champ de bataille principale « la fédération du Centre » du Parti ouvrier, celle qui contient Paris....

En janvier un querelle de personnes opposa deux journalistes, un Guesdiste, l'autre Broussiste dans leur journaux respectifs. Le ton monta pour aboutir à une demande d'exclusion de Massart le guesdiste, soutenu par le journal l'Egalité de Guesde et qui finit par « souffleter publiquement » (comme l'on disait à l'époque) son contradicteur Fournière, Broussiste, rédacteur au Prolétaire. Tout ceci ne fut bien sûr que le prétexte au déclenchement des hostilités. Les instances régionales du parti en profitèrent pour convoquer à deux reprises les 17 et 24 janvier 82 les rédacteurs de L'égalité pour « juger de leur conduite »... Ceux-ci ne vinrent pas, estimant qu'on inversait les rôles. Ils furent exclus avec leur groupe.

"Enragés d'avoir été surpris en flagrant délit d'embourgeoisement de notre programme, les «possibilistes» et «opportunistes» du Prolétaire ont fait comme ils avaient dit, et comme font en général tous ceux qui sont entravés dans un mauvais coup: ils ont essayé de nous «supprimer» !"

C'est en ces termes que réagirent les guesdistes.

En effet, derrière tout ça, il y a l'histoire du programme du parti, écrit par Marx, Engels et Guesde que ce dernier a donné à Malon pour le faire voter dans le parti courant 1880 »6. Le masque de Marx porté par Malon, ancien Bakouniniste, c'est cocasse quand on songe à l'opposition Marx/Bakounine dans la première Internationale7 !

Dans un autre courrier à Dumay en avril 1880, Malon écrivait depuis Zurich : « Tu seras bien je pense un signataire du Programme que nous allons lancer ». Malon, petit soldat marchait encore droit dans les pas de Guesde, il fut même à son retour d'exil en juillet 1880 fondateur et rédacteur à Lyon du journal L'émancipation qui regroupait Guesde, Lafargue et autres marxistes8...

Ce programme minimum fut contesté au début par les seuls anarchistes car il « préconisait l'intervention du prolétariat dans la lutte électorale9 ». Mais par la suite, entre électoralistes marxistes et « possibilistes » certains points du programme devinrent gênants en particulier pour constituer des alliances. En effet, des deux côtés quoique l'on s'en défende, on ne parlait guère au moment des élections d' « appropriation collective des moyens de production » (figurant dans les considérants du programme) pour ne pas effrayer les républicains « radicaux ». Créé pour les élections de 1881, le programme minimum était donc à géométrie variable afin de permettre sans l'avouer les alliances locales. D'ailleurs les « possibilistes » l'entendaient ainsi refusant un programme unique.

C'est bien l'ambition électorale qui déchaîna cette guerre des mandats qui elle même aboutit à l'éviction des guesdistes.

 

 25 septembre, les Guesdistes s'en vont à Roanne, le congrès continue

L'issue du Congrès ne devait donc pas être douteuse, et M. Guesde put s'en apercevoir dès les premières séances, lorsqu'on rejeta la proposition très sensée qu'il avait émise d'accorder «même temps de parole, dans la même séance, aux deux parties en présence»10

 Guesde en tire les conséquence et quitte le congrès à 10 h 30 avec 23 délégués. Ils s'en vont fonder leur propre parti à Roanne. 82 restent à Saint Étienne.

 Toute la journée du 26 septembre est consacrée à la scission qui vient d'avoir lieu pour aboutir à 2 heures du matin à une résolution d'éviction du parti des groupes alliés à L'égalité de Guesde. Ceux-ci étant déjà partis pour Roanne faire leur propre congrès, l'on s'empailla sec en leur absence dans une séance privée... Et le commentaire de L'Étendard révolutionnaire du 8 octobre 82 nous suffira :

 "Il était aisé de pressentir que ces coureurs de candidatures allaient mutuellement se fourrer le nez dans leurs saletés..."

 

L' ombre de La Bande noire plane sur le congrès

La parole est prise par l'anarchiste lyonnais Toussaint Bordat au meeting de clôture du dimanche 1er octobre. Pour en avoir un compte rendu, il faut se référer à la presse en l’occurrence à L'Étendard révolutionnaire, le compte-rendu officiel du parti publié par la suite ne contenant aucune mention concernant cette séance :

 "Si je paie mes amendes, si je paie mon propriétaire, mes impôts et tout ce qui s'en suit, ce n'est pas seulement parce qu'il y a la propriété individuelle, mais bien parce qu'il y a des juges, des mouchards et des gendarmes pour la faire respecter... L’État est un monstre et quand on veut détruire un monstre on ne commence pas par accoucher d'un nouveau..."

 Bordat termine par un soutien aux mineurs de Montceau-les-Mines qui fait bondir Allemane11 qui vient alors à la tribune pour condamner leurs agissements et La propagande par le fait. « Il attaque l'emploi des boîtes à punaises et l'anarchie... » rapporte L'Étendard révolutionnaire.

 Bordat ne se laisse pas démonter « imitant la mimique d'Allemane et ses emportements, [il] réplique que si le citoyen Allemane allait dire cela aux mineurs de Montceau-les-Mines on lui mettrait une boîte à punaises au derrière et on le ferait sauter comme un simple madone. 12»

Les mineurs de Montceau-les-Mines emprisonnés pendant ces débats n'ont eu que Toussaint Bordat pour les soutenir franchement. Si l'on mentionna quelques fois l'anarchisme dans ce congrès, c'est soit pour s'en réclamer par des effets de tribune comme ceux du docteur Ferroul 13 délégué de Narbonne, soit pour se féliciter de le tenir à distance du parti ouvrier14 tout en reconnaissant qu'il en était à l'origine15...

Les mandats des montcelliens furent utilisés pour évincer les guesdistes mais on condamna l'action directe de ces mineurs. Il y eut bien aussi le dénommé Andrieux16 qui d'après Le Petit Stéphanois « félicita les amis de Montceau d'avoir débarrassé le pays de morceaux de bois mis en croix qui donne la mesure de l'intelligence des populations rurales. » Mais Andrieux fera paraître dans le même journal le 1er octobre un rectificatif estimant que l'on avait déformé ses propos, un rectificatif qui ne veut plus dire grand chose si ce n'est qu'il ne faut pas choquer les ruraux qui sont aussi des électeurs.17

 

Concluons avec Toussaint Bordat

Au meeting de clôture du dimanche 1er octobre 1882, c'est Bordat qui préside après que Jullien le porteur de mandats des chambres syndicales de Montceau-les-Mines se fasse déborder par la salle.

Pour commencer, Bordat lance aux quelques bourgeois qui tentent de faire du tapage18 : « Si vous faîtes du bruit, je lève la séance ; vous avez payé vos places, c'est l'essentiel : avec votre argent nous achèterons de la dynamite pour vous faire sauter. »19

Le compromis du congrès du Havre de novembre 1880 a donc vécu. Les anarchistes avaient alors considéré qu'à partir du moment où le « communisme libertaire » avait été reconnu comme but final, ils attendrait le résultat des élections législatives d'août 1881 pour inaugurer La propagande par le fait qui seule leur inspirait « confiance en ce qui concerne l'accouchement et l’organisation des forces révolutionnaires »...20

On y est. La farce électorale ne dupe plus personne chez les libertaires. Elle a donné un mandat de député à Clovis Hugues, un mandat de conseiller municipal à Paris à Jules Joffrin21 dans le quartier de Montmartre et récolté 60 000 voix en tout au niveau national...22 Un bilan plutôt mince mais qui aiguise déjà les appétits des « possibilistes » comme des « guesdistes », les uns comme les autres se renvoyant la même accusation de compromission bourgeoise...

Maintenant dans deux partis différents, ces deux tendances vont se disputer les quelques places à prendre sur le dos du prolétariat. Ce que L'Étendard Révolutionnaire résume dans son bilan du congrès par :

 " Là où les hommes s'unissent pour conquérir le pouvoir, il est fatal qu'ils se disputent le butin futur...23" Et Toussaint Bordat conclut en descendant de la tribune s'adressant aux travailleurs présents qui se plaignaient des séances privées du congrès : "C'est pour délibérer demain comment on vous gouvernera après demain..."

Si les anarchistes lyonnais de L'étendard révolutionnaire voit dans la clarification politique issue des querelles de ce congrès un pas utile « pour l'édification du prolétariat et l'avancement et la cause révolutionnaire », le pouvoir n'est pas en reste. Avec ce fractionnement en trois tendances du mouvement ouvrier (guesdistes, possibilistes et anarchistes), il a l'occasion de taper fort sur ces derniers sans trop émouvoir les autres.

C'est ce qui va se passer au premier procès de La Bande noire qui débute ce 18 octobre 1882 à Chalon/Saône et va se poursuivre en décembre à Riom (Puits de Dôme) après sa délocalisation.

Ce sera aussi le cas juste après en Janvier 1883 au procès dit « des 66 » à Lyon.

Un épisode judiciaire en trois parties visant à liquider l'anarchisme révolutionnaire, ses ouvriers révoltés comme « ses têtes pensantes ».

 

Yves Meunier

 

 

1   La tendance dîte « possibiliste » au sein du parti ouvrier était conduite en 1882 par Paul Brousse, Jean Allemane, Jules Joffrin et Benoit Malon. Ils affirmaient la « nécessité de fractionner le but idéal en plusieurs étapes, d'immédiatiser en quelque sorte les revendications pour les rendre possibles » P. Brousse 1881 - Les possibilistes envisagent sur le plan tactique des alliances électorales temporaires avec les républicains radicaux...

 

2  Anarchiste lyonnais, membre de la rédaction du Droit Social.

 

3  Léon de SEILHAC Les Congrès Ouvriers en France (1876-1897) - Bibliothèque du Musée Social - Armand COLIN et compagnie – 1899.

 

4  « le but principal de ton séjour c'est : presser et régulariser les nouvelles adhésions promises par des visites aux chambres syndicales et cercles de Saint-Étienne et environs... Insiste pour les engager à venir au parti... » Lettre de Malon à Dumay , 12 mai 1882 - opus déjà cité.

 

5  Dans sa lettre à Dumay daté du 23 août 82, Malon écrit : «  les délégués de Saône-et-Loire nous manqueront bien. Mais il y a un moyen. Les fédérations du Centre (95 groupes), de l'Ouest, de l'Algérie votent affirmativement pour le vote par groupe demandé l'année dernière par la fédération de l'Est. Tâche de demander cela à un plus grand nombre possible de tes groupes et tâche surtout que toi et un de Chalon vinssiez au nom du plus de groupes possibles». (La réunion eut lieu à Chalon le 3 septembre. Dumay n'y était pas ni aucun délégué Montcellien. Les mandats furent tout de même envoyés par Dumay à Jullien et Poullain de Saint Étienne... Mais sur quel mandats ? Lettre de Malon à Dumay - Bulletin de l'association des amis de Benoit Malon n° 8 - juin 1998.

 

6  « Voilà le programme auquel Marx, Engels, Guesde et moi nous avons collaboré, écrivait M. Lafargue à M. Malon. Brousse le connaît et l'approuve. C’est à vous à le revoir et à le faire accepter. Guesde prétend qu'il vaut mieux que ce soit vous qui le présentiez comme venant de vous. »

 

7  Marx écrivit à un correspondant le 5 nov 1880 à propos de Malon : « Même Malon dans sa « revue socialiste », bien qu'avec les inconséquences liées à sa nature éclectique, a dû se réclamer du socialisme scientifique, nous étions ennemis étant donné qu'à l'origine il était membre de l'Alliance » (Le groupe de Bakounine dans l'internationale ).

 

8  Journal éphémère d'une parution qui ne durera que de 2 mois malgré une rédaction « prestigieuse » mais miné par les luttes de pouvoirs, il ne survit pas au congrès du Havre de fin 1880. Les radicaux aurait d'ailleurs à Lyon proposé à Malon 45000 francs en soutien au journal contre l'éviction de Jules Guesde... (voir article de Moissonnier de l'institut CGT d'histoire sociale en Rhône alpes dans la revue des amis de Malon n° 7, déc 1997.)

 

9  Jean Grave qui représentait le cercle d'étude du 13arrdt de Paris au congrès du centre de juillet 1880 dit entre autre à ce propos : « Oui nous sommes anarchistes, la seule propagande qu'il faut faire parmi le peuple, c'est de lui démontrer que, au lieu d'aller bêtement à l’hôtel de ville y proclamer un gouvernement quelconque, il faut qu'il n'y aille que pour fusiller celui qui tenterait de s'y établir ». Jean Maîtron , le mouvement anarchiste en France.

 

10 Léon de SEILHAC Les Congrès Ouvriers en France (1876-1897) - Bibliothèque du Musée Social, Armand COLIN et compagnie, 1899.

 

11  Allemane dira aussi : « Je saluerai quand comme les nihilistes russes, ils seront pendus accrochés au gibet ».

 

12  L'Étendard révolutionnaire du 1er octobre 1882.

 

13  « Quant à lui, délégué de Narbonne, il se déclare anarchiste, c'est à dire communiste-libertaire. » - Compte rendu officiel du congrès publié par le comité national - Paris 1882 - Ernest Ferroul, médecin narbonnais sera élu maire de la ville 9 ans plus tard en 1891 puis député en 1898.

 

14  Le compte rendu officiel du congrès publié par le comité national contient un rapport sur de la fédération de l'Est où il est mentionné : « Le parti ouvrier lyonnais s'étant laissé déposséder de son comité fédéral par les anarchistes, le congrès régional de Saint Étienne décida à l'unanimité, y compris les deux délégués lyonnais, qu'à l'avenir le siège fédéral serait à Saint Étienne »! Les groupes lyonnais refusèrent de ratifier cette décision.

 

15  « Dans le parti ouvrier, il y avait d'abord des groupes anarchistes, il y avait des groupes qui comme l'Union des travailleurs, ne comprirent au début que des ouvriers manuels » - Intervention de Paul Brousse au congrès - Compte rendu officiel du congrès publié par le comité national - Paris 1882.

 

16 Andrieux était représentant des Forgerons serruriers en voiture de Paris. Au moins lui, ne collectionnait pas les mandats.

 

17 « Le citoyen Andrieux tient à l'insertion textuelle des paroles qu'il a prononcées jeudi soir en séance publique sur les événement de Montceau-les-Mines. Qu'il soit satisfait : Il a félicité «  ses frères de Montceau-les-Mines qui ont débarrassé le pays des morceaux de bois, qui donnaient si bien la mesure d'intelligence de ceux qui recourent à de pareils procédés pour taquiner une population honnête et laborieuse ». Le Petit stéphanois 1er octobre 1882 

 

18 L'Étendard révolutionnaire du 8 octobre 1882.

 

19 L'Étendard révolutionnaire du 8 octobre 1882.

 

20 Jean Maitron - Le mouvement anarchiste en France.

 

21 Jules Joffrin, ancien communard devenu possibiliste, sera conseiller municipal de Paris, puis vice président de ce conseil en 1888 et... enfin député l'année suivante !

 

22 Le médecin Narbonnais Ferroul se targuera à la tribune du congrès d'avoir ramené 8000 voix pour le parti ouvrier à Narbonne tout en disant que «  Le suffrage universel est entre les mains de la bourgeoisie... et qu'il faut préparer la prise d'arme suprême ». Voir aussi la note n° 13 pour le futur parcours électoral du citoyen Ferroul...

 

23 L'Étendard révolutionnaire du 8 octobre 1882.